Le 12 août et les joyaux de la littérature québécoise

Librairie Boutique Vénus

Publié le 28 juillet 2021

Le 12 août et les joyaux de la littérature québécoise

Par Caroline Gauvin-Dubé

Ce n’est plus un secret pour personne, les années 2020 et 2021 ont été particulièrement éprouvantes pour les commerces de détail : fermetures temporaires, restriction du nombre de clients en magasin, port du masque obligatoire… Tous ces chamboulements ont obligé les Québécois à changer leurs habitudes de consommation. Malgré tout, les librairies québécoises s’en sortent magnifiquement bien. Le bilan Gaspard du marché du livre au Québec indique même une hausse de 5,2% des ventes annuelles pour les librairies indépendantes.

Beaucoup de Québécois, pendant le confinement, ont non seulement renoué avec le plaisir de la lecture, mais se sont aussi découvert de nouvelles passions. Vous connaissez sûrement quelqu’un qui, comme ma belle-sœur, s’est plongé les deux mains dans la terre puis la pâte à pain et est devenu expert des semis, des heures d’ensoleillement et des levures. Ou encore quelqu’un comme mon frère qui est soudainement devenu autodidacte dans les arts de la toiture, de la menuiserie et de la plantation d’arbres fruitiers. Vous ne serez alors pas étonnés d’apprendre que les guides de cuisine, de jardinage et de rénovation figurent parmi les meilleurs vendeurs de la dernière année.

Le roman et le livre jeunesse demeurent toutefois en tête de liste. La littérature semble avoir offert aux Québécois de tous les âges une façon de s’évader, de voyager plus loin que les rues de leur quartier, de découvrir des cultures de tous les horizons et des univers fabuleux. Mais ce n’est pas parce que les histoires nous transportent ailleurs qu’elles n’ont pas été écrites tout près de nous. Au contraire, les Québécois ont particulièrement eu à cœur d’encourager les auteurs et autrices d’ici. Et ils pourront à nouveau le faire, alors que le 12 août approche à grands pas!

« Le 12 août, j’achète un livre québécois »

Connaissez-vous la journée « Le 12 août, j’achète un livre québécois »? Chaque année, depuis 2014, les librairies sont invitées à mettre de l’avant les auteurs et les éditeurs d’ici. D’année en année, cette journée n’a fait que gagner en popularité : le 12 août est maintenant considéré comme le Noël de la littérature québécoise. Peut-être avez-vous déjà, par les années passées, publié une photo de vos achats sur les réseaux sociaux avec le hashtag #12août. Ou alors vous gardez le souvenir de cette journée en relisant la dédicace d’un de vos auteurs préférés rencontré dans une librairie près de chez vous. Mais saviez-vous qu’avant de devenir l’événement qu’il est devenu, « Le 12 août, j’achète un livre québécois » était d’abord et avant tout une initiative de deux auteurs, Patrice Cazeault et Amélie Dubé, lancée en ligne? Ils invitaient les lecteurs et lectrices de toute la province à s’inscrire à une page Facebook dans le but de faire connaître la littérature d’ici. Effectivement, au moment où le projet a été pensé, M. Cazeault rappelle que la littérature québécoise était beaucoup moins présente sur les tablettes des librairies, principalement parce qu’elle était moins en demande. Les deux auteurs ne se doutaient certainement pas que leur idée connaitrait un tel succès et que l’engouement toucherait non seulement les lecteurs, mais aussi les libraires, qui s’approprient cette journée pour en faire une véritable fête.

Une journée qui se prépare

Dès le mois de juin,  les différentes maisons d’édition québécoises proposent aux librairies une liste de titres allant des nouveautés aux incontournables pour garnir leurs tablettes en prévision de la journée du 12 août. C’est alors l’occasion pour les libraires de mettre de l’avant leurs coups de cœur ou encore des trésors cachés. Il s’agit aussi d’une belle opportunité pour faire découvrir les auteurs locaux. Dans cette optique, en 2019, notre librairie avait créé l’événement « 12 auteurs pour le 12 août » et avait donc accueilli pour des séances de dédicaces des artistes bas-laurentiens de tous les horizons : des écrivains jeunesse, des historiens, des poètes, des nouvellistes, des romancières! Il est certain qu’en 2020, les librairies ont dû réinventer un peu la formule étant donné l’impossibilité d’accueillir un grand nombre de personnes en magasin. Mais alors que le milieu du livre s’inquiétait des conséquences de la pandémie sur cette journée particulière, les Québécois ont répondu présents plus que jamais : les lecteurs n’ont peut-être pas pu se déplacer physiquement dans les librairies, mais celles-ci ont connu un achalandage web hors du commun! C’est donc en emballant des paquets et en parcourant la ville en voiture ou à vélo que les libraires ont vécu leur 12 août 2020.

Un sentiment de retour à la normale

Cette année, bien qu’il faille encore rester prudent, nous sommes bien heureuses de pouvoir à nouveau accueillir clients et écrivains chez nous. Même si les commandes web ont sauvé les librairies l’an dernier, rien n’égale le bonheur de voir un sourire (oui, oui, même s’il se cache derrière le masque, on le voit dans les yeux), de discuter de vive voix de nos plus récentes lectures, de feuilleter les nouveautés. Plus qu’un simple lieu de ventes, une librairie peut aussi devenir un milieu de rencontre et d’échange entre les différents acteurs de la chaîne du livre, de celui qui écrit à celui qui lit. C’est donc avec bonheur que nous accueillerons à nouveau, jeudi le 12 août 2021, des auteurs présents dans notre belle région dans le cadre de l’Université d’été en création littéraire. Vous pourrez les rencontrer à l’extérieur, juste devant la librairie, et découvrir un aperçu de la richesse de notre littérature, qui (je le défendrai toujours) n’a rien à envier à nos cousins français. Vous trouverez plus de détails sur cet événement ici.

Le rayonnement de la littérature québécoise

Si la journée du 12 août a d’abord été pensée pour encourager les lecteurs à découvrir la littérature d’ici et les librairies à lui accorder une plus grande place sur leurs tablettes, force est de constater que sa mission a été accomplie. Notre littérature rayonne maintenant non seulement au Québec, mais est aussi de plus en plus reconnue et traduite à travers le monde. Il ne suffit qu’à penser à Nirliit de Juliana Léveillé-Trudel, d’abord publié à La Peuplade, dont le format poche est paru l’an dernier dans la collection « Folio » de Gallimard (rien de moins!). Ou encore au Poids de la neige de Christian Guay-Poliquin qui a récemment été traduit en anglais et en italien. La pandémie aura aussi eu cet aspect positif de conscientiser les gens sur l’importance de l’achat local. Les lecteurs et lectrices qui ne s’étaient donc pas encore aventurés dans le monde fabuleux de la littérature québécoise avant 2020 auront peut-être ouvert une porte qu’ils ne souhaiteront plus refermer. Il ne suffit pas d’une journée par année pour explorer l’étendue des merveilles littéraires produites chez nous, mais cette journée aux allures de fête est une belle occasion pour tous ceux qui n’ont pas encore eu ce plaisir, d’en découvrir les incontournables.   

Nos libraires ont dressé pour vous un top 10 (très subjectif) des incontournables de la littérature québécoise, comprenant à la fois des coups de cœur personnels et d’indémodables classiques :

Vous êtes un mordu de littérature québécoise et ces incontournables n’ont déjà plus de secrets pour vous? Découvrez le top 20 de nos meilleurs vendeurs de l’année ici.

Ont été consultés pour cet article :

https://www.ledevoir.com/lire/597681/edition-qu-ont-lu-les-quebecois-en-2020

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1254353/livre-quebecois-journee--12-aout-libraires-auteurs-patrice-cazean

Plus de billets

0 commentaires

Laisser un commentaire

Tous les commentaires sont modérés avant d'être mis en ligne